John Keats
Ode à un rossignol et autres poèmes
Traduit de l’anglais par Fouad El-Etr (Édition bilingue)
Frontispice de Gérard Barthélémy
Printemps 2009. 64 p. (pp. 9-61)
75 exemplaires signés par Fouad El-Etr
L’exemplaire : 125 €
Ce livre est paru au printemps 2009 lors de la sortie sur les écrans de Bright Star ! , le dernier film de Jane Campion, la célèbre réalisatrice de La Leçon de piano et de Portrait de femme. Dans Bright Star !, qui faisait partie de la Sélection officielle du Festival de Cannes cette année, elle met en scène autant qu’elle cèle, avec la retenue d’un toucher de luciole, la naissance à la poésie et à l’amour et à la mort, portés par de splendides poèmes, d’un grand poète romantique anglais méconnu de son vivant, John Keats, atteint de tuberculose, et sa tragique passion pour sa jeune et jolie voisine et muse Fanny Brawne.
Pierre Rissient, homme de cinéma et de vaste culture, découvreur de Jane Campion dès ses premiers courts-métrages, et ami inconnu, depuis plus de quarante ans, de La Délirante, avait alors demandé à Fouad El-Etr, dont il connaissait les traductions de Yeats, Synge et Shelley entre autres, et les poèmes, de traduire ceux de John Keats pour les versions doublée et sous-titrée du film. Relevant le défi, à l’instar du poète anglais qui traduisit partiellement un sonnet de Ronsard (Nature ornant la dame qui devait… /Nature withheld Cassandra in the skies…), Fouad les a réunis avec quelques autres de son choix pour en faire, dans la collection qu’il dirige, ce nouveau livre en édition bilingue, tiré à ce jour à plus de six mille exemplaires.
Ce recueil comprend, outre de splendides sonnets, notamment Bright Star ! /Brillante étoile !, qui a donné son titre au film et sa tonalité, certaines de ses odes les plus célèbres et abouties : l’Ode à un rossignol, l’Ode sur une urne grecque, l’Ode sur la mélancolie, l’Ode à l’automne, qui comptent parmi les plus beaux poèmes de la langue anglaise, ainsi que La Belle dame sans Merci, une ballade récitée à deux voix dans le film, comme elle le fut sans doute en son temps, par John Keats et Fanny Brawne.
L’éditeur a fait reproduire en frontispice une aquarelle de Gérard Barthélémy, un Paysage de Dordogne, qui rappelle singulièrement la campagne anglaise.
BRILLANTE ÉTOILE
Brillante étoile ! que ne suis-je comme toi immuable –
Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,
Observant, paupières éternelles ouvertes,
Comme de Nature le patient Ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle
Purifier les rivages de l’homme sur la terre,
Ou fixant le nouveau léger masque jeté
De la neige sur les montagnes et les landes –
Non – mais toujours immuable, toujours inchangé,
Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,
Sentir toujours son lent soulèvement,
Toujours en éveil dans un trouble doux,