Fouad El-Etr
Là où finit ton corps (première édition)
Frontispice de Sam Szafran
1983 (première édition). 48 pages
200 €
Tout encore est contenu, sans être dit, dans un beau titre : cette merveilleuse présence de la femme aimée encore plus sensible dans son absence, avec laquelle le poète se découvre endormi « comme les deux pages d’un livre ». Le jet d’eau a un profil de jeune fille et « les guêpes dans les jardins divaguent de gourmandise ». Comment ne pas suivre Fouad El-Etr sur les collines de Toscane « De feuilles de vigne tressées / Qui poussaient avec leur poitrine / Des soupirs longs tels des cyprès », ni évoquer la solitude mélancolique d’un des derniers poètes lyriques de notre temps ?
Dans une rue en pente légère
Qui a le nom d’un instrument à cordes
Et celle pluie qui m’entraînait
Sans le savoir à ta rencontre
Pour être plus seul cette nuit
Je m’étais même dépouillé
En marchant de ma solitude
Et ton absence fut mon limier
Je m’en allais d’un pas nocturne
L’eau verticale à mon côté
Dans la profonde ardoise des rues
Pesant la terre avec mes pieds