John Millington Synge
L’ombre de la vallée
Traduit de l’anglais par Fouad El-Etr
Dessins de Gérard Barthélémy
12 mai 1975. 48 p. (pp. 9 à 42)
125 exemplaires avec quatre lithographies en noir,
dont 25 comportent une suite à part
L’exemplaire sans suite : 500 € / L’exemplaire avec suite : 1 200 €
Le vieux Dan feint d’être mort pour mettre à l’épreuve Nora, sa jeune et jolie femme. Celle-ci demande à un vagabond de passage de veiller le mort, le temps d’alerter Michael, son amant. Mais elle est également rejetée par le cadavre qui se relève dans son lit et par l’amant terrorisé puis dépité. Ne supportant ni la solitude ni « l’oppression des collines », Nora, dont on a rapproché le personnage de celui d’Hedda Gabler d’Ibsen, sera emmenée par le vagabond que le hasard a fait témoin de cette scène, parce qu’il « parle drôlement bien ». Dans cette pièce en un acte, féroce, drôle et lyrique, d’un pessimisme désespéré devant la vieillesse et la mort et l’hypocrisie des hommes, le personnage du vagabond, qui n’a d’autre demeure que sa langue et la nature la plus sauvage, symbolise le mieux pour Synge le goût celtique de l’évasion hors du réel dans un monde de rêve et de poésie.