Octavio Paz
Première instance
Traduit de l’espagnol par Frédéric Magne (édition bilingue)
Avec une lettre-préface de l’auteur à Fouad El-Etr, et son portrait par Paolo Vallorz
1986. 64 pages. ISBN 2-85745-042-7
25 €
Le choix de ces poèmes a été fait par Octavio Paz lui-même pour La Délirante. « Ecrits il y a près d’un demi-siècle », proteste-il dans sa préface, « ce sont les traces confuses d’un jeune homme qui en cherchant la poésie se cherchait lui-même. » Mais on sent déjà, en même temps que les ombres tutélaires de Soeur Juana Inés de la Cruz et de Rubén Darío, auxquels il consacrerait deux essais par la suite, le ton inimitable, d’une page à l’autre, de cette voix qui coule puissamment de source dans le Spacieux ciel d’été qui clôt le recueil :
Soudain arrive le mot amande
Mes pensées glissent comme de l’eau
Moi immobile je les vois s’éloigner entre les peupliers
Face à la nuit identique un autre que je ne connais pas
Les pense aussi et les voit se perdre.