Ernst Jünger
San Pietro, suivi de Serpentara
Traduit de l’allemand par Pierre Morel
Frontispice de Paolo Vallorz
Juin 1998. 64 p. (pp. 9 à 60)
100 exemplaires avec une eau-forte, dont 5 comportent un dessin
et une épreuve à part tirée à grandes marges, et 25 cette épreuve seulement
L’exemplaire sans suite : 500 € / L’exemplaire avec suite : 800 €
Cet ouvrage rassemble les récits de deux séjours que fit Jünger, dans les années cinquante, à San Pietro et à Serpentara, deux îlots au sud-ouest de la Sardaigne. Et c’est naturellement, comme au vu de cette double insularité, par une digression sur l’île, lieu géographique mais mental aussi qu’ouvrent ces pages. Est-ce parce que les îles ont souvent été le lieu des utopies (Robinson Crusoë par exemple) que nous découvrons avec émerveillement dans ce texte la société des pêcheurs dans une description presque hésiodienne ? Il y a en effet comme un âge d’or patriarcal qui affleure et auréole les faits et geste quotidiens des insulaires auprès desquels Jünger revêt, comme malgré lui, la taille d’un Gulliver chez les Lilliputiens.
Le récit culmine dans la description dramatique d’une pêche au thon comme au temps des phéniciens, cérémonial barbare, mais première forme de culture tout autant, quelque chose d’une tauromachie marine avec ses règles, ses rituels, millénaires dirait-on, et dont Jünger nous fait partager la fascination.